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mercredi 2 septembre 2020

Formation: Les modèles d'évaluation des formations

L’évaluation comme étant  « Toute tentative visant à obtenir de l’information (rétroaction) sur les effets d’un programme de formation et d’évaluer la valeur de la formation à la lumière de cette information »     (Hamblin, 1974). Donc, il est nécessaire dans la recherche à évaluer une formation et ses effets de faire appel à un modèle d’évaluation. Dans la littérature de l’évaluation de la formation, plusieurs auteurs ont élaborés des modèles pour simplifier l’étude et la pratique de l’évaluation en formation. Le premier modèle le plus reconnu est celui de Kirpatrick (1959) avec les 4 niveaux, puis ces dérivés d’une part et d’autre part le modèle de Kraiger, Kevin et Salas (1993) et enfin le modèle de Beech et Leather (2006).
A. La taxonomie de Kirkpatrick (1959) :
               Figure 1 : Modèle d’évaluation des effets de la formation de D. Kirkpatrick (1959)

   Le modèle de Kirkpatrick (1959) est  le premier modèle en évaluation de la formation, il modélise  l’évaluation  sous forme de quatre niveaux d’évaluation.  Voici les quatre niveaux avec une simple description de chacun, ils seront développés dans le chapitre suivant :
- Niveau 1 : Évaluation des réactions. Le modèle utilise le terme ‘évaluation des réactions’ mais dans la pratique, l’utilisation du terme ‘évaluation de la satisfaction’ est plus répandue.
- Niveau 2 : Évaluation des apprentissages. Ce niveau concerne les savoirs et les compétences à acquérir par les formés à la fin de formation.
- Niveau 3 : Évaluation des comportements. Souvent appelée « évaluation de transfert », ce niveau met en exergue l’application des compétences et des savoirs acquis dans la formation.
- Niveau 4 : Évaluation des résultats. Il est question dans ce niveau d’évaluer les impactes de l’évaluation sur l’organisation tout en dépassant les impactes individuels.  
   Dans la modélisation son modèle (Figure 1), Kirkpatrick (1959) considère l’existence d’un lien de causalité entre chaque niveau inférieur et son niveau supérieur. Par exemple, pour un apprentissage excellent il est essentiel d’avoir une satisfaction bonne et ainsi de suite.  En outre, le modèle montre le degré d’importance de l’information et la complexité de son obtention qui augmente au fur et à mesure en se déplaçant du niveau 1 aux autres niveaux.
   Malgré les critiques qui lui ont été adressés, (Alliger et Janak ,1989 ; Le Boterf et al. 1992 ; Kraiger, 2002 ; Gillet & Gilibert, 2009 ; Bates, 2004). Ce modèle est largement utilisé et généralisé (Bates, 2004), c’est pourquoi plusieurs modèles s’inspirent de ce modèle (Warr, Bird & Rackham, 1970) ou l’améliore (Hamblin, 1970). Ainsi selon Bates (2004) le modèle tient sa réputation car :
- Il donne des éléments de réponses pertinentes pour mieux comprendre l’évaluation en formation ;
- Il trace des liens entre la formation et les aspects économiques des organisations ;
- Il présente un modèle simple de la complexité de l’évaluation.
B. Le modèle de Hamblin (1974)
   Le modèle de Hamblin est une dérivée du modèle de Kirkpatrick en lui apportant une distinction supplémentaire dans le niveau 4. En effet, le niveau de l’évaluation des résultats est partagé entre les résultats liés à l’individu et les résultats liés à l’organisation. Ainsi, le modèle de Kirkpatrick d’après cette transformation de Hamblin devient à 5 niveaux au lieu de 4 : Les 3 premiers restent inchangés, le quatrième porte sur les impacts organisationnels non financiers et le cinquième traite les impacts financiers.
C. Le modèle de Kraiger, Kevin et Salas (1993) :
   À la base de ce modèle plusieurs taxonomies d’apprentissages :
-   La taxonomie de Bloom (1956) sur les 6 types d’apprentissages cognitifs : Connaissance, compréhension, application, analyse, synthèse et évaluation ;
-   La taxonomie de Krathwohl et al. (1964) sur les 5 types apprentissages affectifs : Réception, réponse, valorisation, organisation et caractérisation par une valeur ou un système de valeur.
-   La taxonomie de Gagne (1984) qui décompose les apprentissages en 5 types : Connaissance procédurale, connaissance déclarative, stratégie cognitive, capacité motrice et attitude. 
   Il est donc un modèle multidimensionnel qui s’intéresse à l’évaluation des apprentissages de la formation.    
D. Le modèle de Beech et Leather (2006) :
   Ce modèle avait comme terrain de recherche, le domaine de la santé et précisément la question de l    a violence au travail où la formation était très utile pour répondre à cette question. Les auteurs du modèle ont présenté une synthèse des modèles de Kirkpatrick (1959), Warr et al. (1970), Hamblin (1974), Kraiger et al. (1993), en partant du constat que tous ces modèles ne sont pas contradictoires. Ainsi, le modèle se présent comme suite :
- Le niveau de la réaction : Évaluation de la satisfaction des formés ;
- Le niveau de l’apprentissage : Évaluation à chaud des trois domaines de Kraiger et al. (1993) ;
 - Le niveau des comportements : Évaluation à froid des trois domaines de Kraiger et al. (1993) ;
- Le niveau des résultats: Évaluation du retour  non financier de la formation ;
 - Le niveau financier : Évaluation du retour financier sous forme de bénéfices à l’organisation.