La démarche de l’évaluation en formation :
Le recours à l’évaluation
de la formation dans une institution ou une organisation, est une démarche complexe pour plusieurs raisons. En
effet, plusieurs facteurs jouent en faveur de l’évaluation et sa mise en œuvre.
Cependant, Il y a un certain nombre de facteurs qui ne laissent pas les acteurs de la formation et ne les
encouragent pas à faire l’évaluation globale des formations, ou de ne faire que
certains types d’évaluation. Donc, il est très important de s’interroger sur
ces questions ainsi que sur les mesures
de valorisation de l’évaluation des
formations.
A. De l’évaluation à l’évaluation en formation :
1. L’évaluation au sens large :
Dans les dictionnaires,
le terme « évaluation » renvoie à l’acte de déterminer la valeur
de quelque chose. On trouve dans les racines du mot les notions de force, de
valeur et l’idée que l’évaluation serait l’acte de calcul, de mesure, de
détermination, de fixation, d’estimation des forces ou valeurs de quelqu’un ou
quelque chose (Wientsen, 2001). Cette définition traduit le caractère général
de l’évaluation qu’on trouve dans plusieurs domaines : « le terme aujourd’hui,
est utilisé à tout propos. A l’école, on évalue les élèves ; dans les
entreprises, les personnels. On veut évaluer l’activité médicale. On évalue
l’impact d’une campagne de publicité. On évalue les universités, comme les
accidents nucléaires… Des comités d’évaluation se constituent un peu partout… »
(Hadji, 1989, p. 17).
2.
L’évaluation en formation :
Dans champs de la
formation, plusieurs chercheurs ont travaillé sur l’évaluation donnant ainsi
lieu à une panoplie de définitions à l’évaluation selon ses catégories, ses
moments, ses fonctions...Par exemple, l’évaluation peut être définie comme
étant : « un jugement par lequel on se prononce sur une réalité donnée en
articulant une certaine idée ou représentation de ce qui devrait être, et un
ensemble de donnée concernant cette réalité » (Hadji, 1989, p. 178). Cette
définition fait appel de manière sous jacente aux notions de référent et de
référé (Hadji, 1992). Le référent désigne « ‘ ce par rapport à quoi’ le
jugement de valeur est porté ou est susceptible d’être porté…on parle notamment
de normes de jugement, de critères d’appréciation, de conduites attendus, de
points de repères, etc.» » (J.M Barbier, 1985, p.72). Le référé, quant à lui,
désigne « ‘ce à partir de quoi’ un jugement de valeur est porté ou est
susceptible d’être porté…on parle notamment de données de départ, de faits de
base, d’informations concrètes à partir desquelles est porté le jugement de
valeur » (J.M Barbier, 1985, p.64). En effet, l’évaluation est conçue
comme étant un jugement émis, sur la base de critères ‘’ le référent’’ et qui
porte sur des données et des informations ‘’le référé’’.
2.1.
Les types d’évaluation :
Dans la pratique, et selon
les domaines d’application, l’évaluation peut être subdivisée en deux grandes
catégories. La première est dite informelle tandis que la deuxième est plus
structurée et dite formelle. Ainsi, pour faire la distinction entre les deux
pratiques, on peut dire que les pratiques d’évaluation formelles sont « toutes
les pratiques structurées et explicites visant à établir un jugement sur la
valeur d'un processus ou produit de la formation.[…]Les pratiques informelles
d'évaluation de la formation regroupent plutôt les pratiques spontanées, non
structurées, implicites ou explicites, visant elles aussi à établir un jugement
sur la valeur d'un processus ou produit de la formation. » (Dunberry & Péchard,
2007, p. 5).
2.2. Les moments de l’évaluation :
L’une des caractéristiques
importantes de l’évaluation est le moment dans lequel se déroulent ses
pratiques. En général, la distinction est à faire entre trois moments
différents de l’évaluation : avant, pendant et après la formation (Hadji,
1989).
Dans le domaine de la
formation professionnelle, les chercheurs (Beech & Leather, 2006) distinguent
deux moments après la formation : L’évaluation « à chaud » juste après la formation et l’évaluation
« à froid » qui se fait entre
2 et 12 mois après la fin de la formation (Cuby, 2002 ; Devos & Dumay, 2006
; Garnier, Gasse & Parent, 1991 ; Kirkpatrick, 1998 ; Steib, Bricard,
Granry, Payen & Scherpereel, 2003).
2.3. Les fonctions et buts de l’évaluation :
Ce qui caractérise
également l’évaluation en formation est l’attribution d’un certains nombre de
fonctions. Voici une description de ces différentes fonctions proposé par
Pithon et Riffle (2007) :
- La fonction informative : Chercher des informations sur le fonctionnement du
dispositif de formation.
- La fonction diagnostic : Faire
un bilan de capacités des futurs formés.
- La fonction pronostique : Faire un bilan des potentiels.
- La fonction sommative : Donner le résultat des performances.
- La fonction formative : Réguler l’enseignement ou « relation professeur-savoir ».
- La fonction formatrice : Réguler les apprentissages ou « processus élèves-savoir ».
-La fonction auto-évaluatrice : Réguler leurs apprentissages eux
mêmes.