llll

Adsens

lundi 5 décembre 2016

Formation: L'évaluation des formations (1)

La démarche de l’évaluation en formation :

   Le recours à l’évaluation de la formation dans une institution ou une organisation, est une démarche complexe pour plusieurs raisons. En effet, plusieurs facteurs jouent en faveur de l’évaluation et sa mise en œuvre. Cependant, Il y a un certain nombre de facteurs qui ne laissent pas  les acteurs de la formation et ne les encouragent pas à faire l’évaluation globale des formations, ou de ne faire que certains types d’évaluation. Donc, il est très important de s’interroger sur ces questions ainsi que  sur les mesures de valorisation de  l’évaluation des formations. 

A. De l’évaluation à l’évaluation en formation :

1. L’évaluation au sens large :

   Dans les dictionnaires, le terme « évaluation » renvoie à l’acte de déterminer la valeur de quelque chose. On trouve dans les racines du mot les notions de force, de valeur et l’idée que l’évaluation serait l’acte de calcul, de mesure, de détermination, de fixation, d’estimation des forces ou valeurs de quelqu’un ou quelque chose (Wientsen, 2001). Cette définition traduit le caractère général de l’évaluation qu’on trouve dans plusieurs domaines : « le terme aujourd’hui, est utilisé à tout propos. A l’école, on évalue les élèves ; dans les entreprises, les personnels. On veut évaluer l’activité médicale. On évalue l’impact d’une campagne de publicité. On évalue les universités, comme les accidents nucléaires… Des comités d’évaluation se constituent un peu partout… » (Hadji, 1989,  p. 17). 

2. L’évaluation en formation :

   Dans champs de la formation, plusieurs chercheurs ont travaillé sur l’évaluation donnant ainsi lieu à une panoplie de définitions à l’évaluation selon ses catégories, ses moments, ses fonctions...Par exemple, l’évaluation peut être définie comme étant : « un jugement par lequel on se prononce sur une réalité donnée en articulant une certaine idée ou représentation de ce qui devrait être, et un ensemble de donnée concernant cette réalité » (Hadji, 1989, p. 178). Cette définition fait appel de manière sous jacente aux notions de référent et de référé (Hadji, 1992). Le référent désigne «  ‘ ce par rapport à quoi’ le jugement de valeur est porté ou est susceptible d’être porté…on parle notamment de normes de jugement, de critères d’appréciation, de conduites attendus, de points de repères, etc.» » (J.M Barbier, 1985, p.72). Le référé, quant à lui, désigne «  ‘ce à partir de quoi’ un jugement de valeur est porté ou est susceptible d’être porté…on parle notamment de données de départ, de faits de base, d’informations concrètes à partir desquelles est porté le jugement de valeur » (J.M Barbier, 1985, p.64). En effet, l’évaluation est conçue comme étant un jugement émis, sur la base de critères ‘’ le référent’’ et qui porte sur des données et des informations ‘’le référé’’.

2.1. Les types d’évaluation :

   Dans la pratique, et selon les domaines d’application, l’évaluation peut être subdivisée en deux grandes catégories. La première est dite informelle tandis que la deuxième est plus structurée et dite formelle. Ainsi, pour faire la distinction entre les deux pratiques, on peut dire que les pratiques d’évaluation formelles sont « toutes les pratiques structurées et explicites visant à établir un jugement sur la valeur d'un processus ou produit de la formation.[…]Les pratiques informelles d'évaluation de la formation regroupent plutôt les pratiques spontanées, non structurées, implicites ou explicites, visant elles aussi à établir un jugement sur la valeur d'un processus ou produit de la formation. » (Dunberry & Péchard, 2007, p. 5). 

2.2. Les moments de l’évaluation :

   L’une des caractéristiques importantes de l’évaluation est le moment dans lequel se déroulent ses pratiques. En général, la distinction est à faire entre trois moments différents de l’évaluation : avant, pendant et après la formation (Hadji, 1989). 
   Dans le domaine de la formation professionnelle, les chercheurs (Beech & Leather, 2006) distinguent deux moments après la formation : L’évaluation « à chaud »  juste après la formation et l’évaluation « à froid »  qui se fait entre 2 et 12 mois après la fin de la formation (Cuby, 2002 ; Devos & Dumay, 2006 ; Garnier, Gasse & Parent, 1991 ; Kirkpatrick, 1998 ; Steib, Bricard, Granry, Payen & Scherpereel, 2003).

2.3. Les fonctions et buts de l’évaluation :

   Ce qui caractérise également l’évaluation en formation est l’attribution d’un certains nombre de fonctions. Voici une description de ces différentes fonctions proposé par Pithon et Riffle (2007) :
- La fonction informative : Chercher des  informations sur le fonctionnement du dispositif de formation.
- La fonction diagnostic : Faire  un bilan de capacités des futurs formés.
- La fonction pronostique : Faire un bilan des potentiels.
- La fonction sommative : Donner  le résultat des performances.
- La fonction formative : Réguler l’enseignement ou « relation professeur-savoir ».
- La fonction formatrice : Réguler les apprentissages ou « processus élèves-savoir ».
-La fonction auto-évaluatrice : Réguler leurs apprentissages eux mêmes.